Adaptation des logements : savoir anticiper pour bien vieillir chez soi

Si la majorité des Français souhaitent vieillir chez eux, la question de l’adaptation des logements à la perte d’autonomie est sans cesse repoussée, mettant à mal le désir d’indépendance des séniors sur la durée. Anticiper l’aménagement de son logement est pourtant le meilleur moyen pour s’assurer confort et sécurité, afin d’éviter une éventuelle entrée en institution.

Favoriser le maintien à domicile

En 2050, la France devrait compter 74 millions d’habitants, dont 20 millions de plus de 65 ans, selon l’Insee. Le vieillissement de la population fait désormais figure d’enjeu social majeur auquel il est nécessaire de faire face en considérant avec attention les questions qui entourent l’adaptation des logements en matière d’autonomie et de bien-être des séniors.

En France, plus de 8 Français sur 10 souhaitent vivre le plus longtemps possible à leur domicile. Pourtant une réalité vient contrarier ce souhait : seuls 6 % des logements sont adaptés à la vie quotidienne de personnes en perte d’autonomie.

Deux chiffres illustrent ce décalage : 400 000 personnes âgées sont victimes de chutes chaque année (un tiers des plus de 65 ans et la moitié des plus de 85 ans), des chutes qui entraînent 12 000 décès par an. Le logement reste le lieu où ce type d’accidents est le plus fréquent. Ce risque appelle à un effort global d’aménagement de l’habitat pour favoriser le maintien à domicile des séniors.

L’adaptation d’un logement est généralement peu anticipée en France, et arrive en réaction à un événement (accident, perte de mobilité). Les aménagements préventifs sont quant à eux décidés sur le tard, à des âges qui empêchent bien souvent de profiter de tout le potentiel d’amélioration des logements concernés.

Selon un sondage IFOP intitulé « Où vous imaginez-vous vivre demain », publié dans le magazine Notre temps, les Français de moins de 35 ans pensent envisager d’adapter leur habitat à une réduction de mobilité à 58 ans, quand les 50-64 repoussent cet âge à 69 ans.

« La décision d’aménager son logement, c’est toujours pour demain… dans deux ans­ ! Résultat : on attend de glisser dans la baignoire pour se résoudre à la remplacer par une douche­ ! », explique Serge Guérin, sociologue expert des questions du vieillissement.

Pour celui qui a lancé les premiers États généraux de la séniorisation de la société, les pouvoirs publics et les caisses de retraite doivent sensibiliser davantage les seniors à ces sujets. « L’aménagement du logement est un des éléments majeurs de l’adaptation de la société au vieillissement », précise-t-il.

Prévoir les bons travaux avec les référentiels Promotelec

Anticiper l’adaptation de son logement contre la perte d’autonomie permet de ne pas se précipiter dans les travaux au risque de perdre en efficacité, et de se laisser du temps pour identifier les bons gestes, ceux qui feront gagner en confort et en sécurité.

Le développement d’un habitat évolutif, adapté aux besoins des personnes âgées, mobilise aujourd’hui Promotelec. Un engagement renforcé  l’été dernier avec la nomination de Florence Delettre, Directrice générale de Promotelec, au poste de vice-présidente en charge de l’adaptation des logements au sein de la filière Silver Économie.

Relancée en 2018 par le gouvernement pour accompagner la transition démographique du pays, cette organisation rassemble de nombreux acteurs du secteur, des entreprises, des centres experts, des gérontopôles, ou encore des représentants d’établissements et services médico-sociaux.

Promotelec participe également à l’amélioration des bâtiments afin que ces derniers répondent aux enjeux du vieillissement de la population. Ses référentiels de certification dédiés à l’habitat neuf et à la rénovation responsable intègrent tous deux une option « Habitat adapté à chacun » qui prévoit des aménagements pour faciliter le quotidien de tous les occupants : ergonomie, gestion du chauffage, connectivité…