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Qualité de l’air intérieur : le rôle essentiel de la ventilation

Publié le 25 août 2016

20 000 décès annuels sont attribués à la pollution de l’air intérieur. Bien qu’encore méconnu du fait d’une sensibilisation réduite des citoyens par les Pouvoirs publics, ce risque sanitaire est réel. Le logement contient de nombreux polluants qui peuvent interférer sur la santé et provoquer des maladies. La ventilation est essentielle !

16 heures par jour. C’est le temps moyen passé par une personne dans son logement en semaine. Un quart de la population y passe même plus de 18 heures (1) !

On le sait peu, mais l’air que nous respirons à l’intérieur est souvent plus pollué que l’air extérieur.

Les sources de pollution intérieure sont d’origines diverses :

  • Biocontaminants (moisissures, pollens, allergènes de chiens, chats, acariens…).
  • Composés chimiques (présents dans la fumée de tabac, les panneaux de bois brut et les particules, les isolants, les photocopieurs, les produits de bricolage ou d’ameublement…) : benzène, formaldéhyde, etc.
  • Particules fines (pollution extérieure, fumée de tabac, cuisine, ménage, combustion…).
  • Pollution liée à l’occupation du logement (CO2 dégagé par la respiration, humidité, etc.).
  • Irradiation naturelle (radon…).
  • Irradiation accidentelle (monoxyde de carbone).

Ces polluants peuvent provoquer des troubles de santé divers : maux de tête, allergies, rhinites, bronchites, fatigue, irritation des yeux, nausées, jusqu’à des cas de cancer. Plus de 28 000 nouveaux cas de pathologies apparaissent ainsi chaque année, entrainant 20 000 décès.

Pollution de l’air intérieur : un coût de 19,5 milliards par an !

C’est ce que révèle une étude parue en 2014*. Axée sur les ressources dont la société se prive du fait de cette pollution, elle analyse à la fois le coût externe (en vies humaines et pertes de productivité) et l’impact sur les finances publiques (en termes de dépenses de prévention et pour les soins des malades). Au premier rang des polluants, les particules en suspension dans l’air représentent 73 % du coût externe et sont responsables de 82 % des décès. Le radon vient ensuite (14 %), puis le tabagisme (7 %) et le benzène (4,5 %).

* Coût socio-économique de la pollution de l’air intérieur. Première étude exploratoire menée en France - ANSES, OPQAI, Pierre Kopp - juin 2014.

Bien ventiler son logement

La qualité de l’air intérieur peut être encore altérée du fait d’une ventilation absente ou défaillante.
Son action est essentielle, à la fois en termes de confort et de santé des occupants. Elle apporte un air frais et renouvelé en continu, évacue les polluants, les odeurs et l’humidité.

Plusieurs solutions de ventilation sont disponibles :

1.    les systèmes de ventilation mécanique contrôlée (VMC) simple flux
Ils assurent une circulation permanente de l’air des logements. Un débit d’air neuf entre dans les pièces principales à travers les entrées d’air, fixées en général sur les menuiseries. Cet air circule dans le logement. Lorsqu’il est vicié, il est repris au travers des bouches d’extraction dans les pièces humides (salle de bains, WC, salle d’eau, cuisine) afin d’être transporté par les conduits de ventilation jusqu’à l’extracteur mécanique situé en comble ou en terrasse pour, enfin, être rejeté à l’extérieur.

Ces systèmes existent en deux versions :

  • les systèmes auto-réglables (débit constant d’air neuf au niveau des entrées d’air et débit constant au niveau des bouches d’extraction des pièces humides) ;
  • les systèmes hygroréglables (débits d’air modulables en fonction de l’humidité de l’air intérieur) :
    • Hygro A : bouches d’extraction hygroréglables (débit fonction de l’humidité) et entrées d’air autoréglables (conçues pour un débit d’air constant).
    • Ou Hygro B : bouches d’extraction et entrées d’air hygroréglables (amenée et extraction d’air en fonction de l’humidité).

2.    La ventilation mécanique double flux
Le système double flux a la particularité d’utiliser la chaleur présente dans l’air extrait pour réchauffer l’air neuf provenant de l’extérieur et qui sera insufflé dans le logement. Cet air extérieur est réchauffé par le passage dans un échangeur qui récupère l’énergie sans contact entre les deux flux d’air (extrait et insufflé). 
Les systèmes de ventilation double flux peuvent être équipés de filtres à haute efficacité sur l’air insufflé, une solution idéale contre les allergies car ils retiennent les pollens, poussières et suies. Cela permet d’assurer une qualité de l’air optimale en réduisant les déperditions d’énergie.

3.    La VMC double flux thermodynamique
Son mode de fonctionnement est identique à celui d’un système de ventilation mécanique double flux. On y ajoute une pompe à chaleur qui remplit la fonction chauffage complémentaire de l'air préchauffé jusqu'à l'obtention de la température de confort pour le logement.
Pour être efficaces et bien remplir leur rôle, les systèmes de ventilation doivent être bien conçus, bien installés et bien entretenus. Pourtant, dans son étude menée en 2009 sur la ventilation (2), l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur estime que, dans plus d’un logement sur deux (56 %), les débits d’air extraits sont inférieurs aux exigences minimum réglementaires, en particulier les logements construits entre 1969 et 1982 (77 %).

(1) Source : Etude « Description du budget espace temps et estimation de l’exposition de la population française dans son logement », OQAI et InVS, septembre 2009.
(2) « Etat de la ventilation dans le parc des logements français », OQAI, juin 2009.

Paroles d’expert

Suzanne Déoux, Docteur en médecine, Directrice de Medieco, société d’ingénierie de santé dans le bâtiment :
« Le grand public est peu sensibilisé à la qualité de l’air intérieur »

« Près d’un Français sur cinq est allergique. Il est évident que certains polluants de l’air intérieur sont des facteurs aggravants, comme le formaldéhyde émis par de nombreuses sources. On sait aussi avec certitude que le benzène est un cancérogène qui peut provoquer des leucémies, notamment chez les plus jeunes. Il n’est pas possible de supprimer tous les risques présents dans l’air intérieur, mais on peut au moins construire avec une approche globale qui permette de réduire les risques. »

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